Chemin de Croix à l'Eglise Saint-Marcel de Delémont
(extrait du chemin de croix)
Les soldats du procurateur conduisirent Jésus dans le prétoire. On lui enleva ses vêtements et on le vêtit de pourpre. On lui tressa une couronne d'épines qu'on posa sur sa tête. Dans sa main droite, on glissa un roseau.
On se jetait à ses pieds, on se moquait de lui : Salut à toi, roi des juifs !
On lui cracha au visage. Avec le roseau, on le frappa à la tête.
Après s'être ainsi moqué de lui, on lui retira son manteau et il retrouva ses vêtements. Alors on le conduisit à la croix.
Ils atteignirent le Golgotha, au lieu-dit du Crâne. On lui offrit à boire un mélange de vin et de fiel. Il goûta, refusa de boire. Puis il fut mis en croix. Entre la sixième et la neuvième heure, les ténèbres couvrirent toute la terre. Vers la neuvième heure environ, Jésus cria d'une voix forte : Éli, Éli, lema sabachtani. De nouveau, Jésus poussa un grand cri. Il rendit le souffle.
"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"
Ces paroles de Jésus en croix sont la preuve d’un homme en proie à une douleur intense – à la fois physique et spirituelle – qui pousse un tel cri. La crucifixion est en effet un des supplices les plus « raffinés » que l’homme ait jamais inventé.
En plus, il y a l’opposition des Juifs, la fuite des disciples. Jésus a passé sa vie à offrir son amour aux hommes, à tous les hommes, en commençant par ceux qu’il s’était choisi, ses disciples, les Douze. Et les voilà tous partis, le laissant seul face à la foule versatile, aux soldats, aux autorités qui ont voulu et obtenu, contre toute logique, contre toute justice, sa mort. Comment ne pourrait-il pas être bouleversé par ce refus de l’amour offert qui va jusqu’au meurtre ?
Ce cri est l’ultime acte d’amour de Jésus pour l’homme. Celui où Dieu lui-même quitte sa condition divine pour nous entraîner à sa suite. Et il n’est pas étonnant que ce cri soit à la limite du blasphème : il renferme tous nos cris, toutes nos souffrances, toutes nos révoltes.
Question : comment aujourd’hui, je vois la souffrance…de la nature, de la Terre ?...et les guerres , et la violence?
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Montée vers Pâques Sainte-Marie et Sainte-Colombe
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Montée pascale Espace Ajoie et Clos-du-Doubs
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Montée vers Pâques à Moutier
Il est 15 heures et des poussières quand j’arrive à proximité de Notre-Dame de la Prévôté. Lorsque j’entre dans cette église construite en 1967, on me conseille d’aller faire un tour à l’étage inférieur. Je m’exécute. Alors que je descends les escaliers, j’entends des bruits, mais pas des bruits d’humains… des bruits d’animaux… des singes, des vaches, des grillons. Y aurait-il un zoo sous l’Église Notre-Dame ?
Arrivée sur le seuil de la porte, je remarque qu’un groupe de la Montée pascale prépare une animation de la Genèse en vue de la célébration pascale du samedi soir. Nous avons donné la parole à plusieurs participants:
Virginie Perrenoud - Accompagnatrice
Pour Virginie Perrenoud, participer à la Montée vers Pâques, c’est avant tout l’occasion de se redécouvrir dans la foi du Christ, mais aussi la possibilité de passer un moment tous ensemble. Cette dernière est une véritable inconditionnelle de la Montée vers Pâques puisqu’elle y prend part depuis… ses 13 ans ! Le moment le plus fort de cette Montée vers Pâques ? « Lorsque l’on a réalisé une fresque climatique et que nous avons eu une discussion sur la façon dont nous traitons notre planète. J’ai trouvé cela très fort », lance celle qui vient de terminer un Bachelor en biologie à l’Université de Neuchâtel. L’Écologie, sera par ailleurs le principal thème de cette Montée vers Pâques cuvée 2023. Pour Virginie, la Montée vers Pâques signifie avant tout la joie d’être ensemble et de revivre sa foi en groupe.
Yanna Antzlinger et Diana Lopes - Participantes
Pour Yanna, la Montée vers Pâques est l’occasion de passer un moment dans l’année, avec des jeunes et moins jeunes qu’elle. Son moment préféré est sans doute la célébration du samedi saint. « Participer à la célébration de la Résurrection du Christ, c’est quelque chose, particulièrement la manière dont on la fait vivre », confie cette habitante de Sonceboz. Yanna conseillerait à un jeune hésitant à participer à la Montée vers Pâques et à les rejoindre parce que : « Certes on parle beaucoup de Jésus, mais il y a une vie de groupe que l’on vit ensemble, dans la préparation des célébrations ».
Christophe Salgat – Responsable
Christophe Salgat, responsable de la Montée pascale, dont le thème était « Entre Ciel et Terre. Prendre soin de notre maison commune », se dit très satisfait de la vie de groupe vécue durant ces trois jours. « C’est le thème que nous aurions dû avoir en 2020, avant que le Covid-19, vienne tout annuler », confie le théologien en pastorale. « C’était l’heure de recycler notre thème », lâche-t-il avec un large sourire. En ce qui concerne le nombre de participants, nous pouvons aisément remarquer que le nombre d’accompagnants est assez élevé. « Nous sommes dans une phase de transition, où bon nombre d’ex-participants sont devenus des accompagnants » explique Christophe.
La Montée vers Pâques aura commencé le jeudi en fin de journée avec une messe à Malleray qui fut animée par les jeunes. La messe fut suivie par une marche aux flambeaux. « Nous avons accompagné Jésus dans sa démarche, lorsqu’il est au jardin des oliviers. Le moment où il dit à ses disciples de prier pour ne pas entrer en tentation », développe Christophe Salgat. Une méditation autour de cette nuit avec Jésus a été mise en place. « Nous avons donc essayé de veiller plutôt que de dormir ».
Le vendredi était plus axé sur le thème choisi, " Entre Ciel et Terre". « Nous avons passablement axé nos discussions sur les maux dont souffrent notre planète. Une fresque de la renaissance écologique a aussi été dessinée, dans le cadre d’un monde plus respectueux de l’environnement. Cette fresque nous présente un monde, où l’on aurait une empreinte écologique beaucoup moins marquée », argumente le théologien en pastorale. Une croix a aussi été érigée, avec comme paradoxe d’être remplie de déchets mais recouverte de fleurs. « On a fait le lien, notre manière d’être en relation entre ce qui pollue et le mal que l’on fait à notre planète. La passion du Christ, là au milieu, prend tout son sens, avec la croix. » développe Christophe Salgat.
Samedi, quatre ateliers étaient mis en place en fonction des quatre éléments : l’eau, l’air, la terre et le feu. Cela dans le but de réfléchir au lien que nous entretenons avec la planète. Un atelier bruitage (celui où je suis arrivé - voir le début de l'article) a été créé dans le but d’animer le récit de la Genèse, celui de la création du monde. La suite du samedi après-midi était destinée à la préparation de la Veillée pascale, avec un atelier lecture et décoration ainsi qu’une répétition de chants. A l’issue de la messe, les paroissiens ont été invités à goûter l’agneau pascal.
Enfin les derniers participants encore présents, ont pris part à la suite de la Veillée pascale, attendant la marche de l’aube en jouant à divers jeux de société, chantant ou encore dansant. Afin de contempler le lever du soleil, la quinzaine de participants s’est préparée au départ à 5h30 en direction de la montagne de Moutier. Tous se sont ensuite retrouvés à la Maison des Œuvres pour prendre un petit déjeuner. Une partie du groupe, une dizaine de personnes, a finalement participé à la célébration du dimanche matin. « Étonnamment, personne n’a dormi de toute la célébration et ce malgré un manque de sommeil évident », constate Christophe Salgat. C’est peut-être ça aussi vivre la Passion du Christ.
Arnaud Juillard