Messe de Noël à l'église Saint-Jean-Baptiste de Montfaucon
Après les messes des quatre dimanches du temps de l’avent, la RTS a encore radiodiffusée la messe de Noël en direct sur Espace 2 depuis l’église Saint-Jean-Baptiste de Montfaucon. Pour cettte cinquième célébration l’Equipe pastorale des Franches-Montagnes conduite par Didier Berret s'est à nouveau mobilisée avec, notamment, une collation servie au terme de la messe dans le hall et sur le parvis de l'église.
Au matin du 25 décembre, à 9h05 exactement, c’est une nouvelle fois l’abbé Jean-René Malaba qui a présidé la célébration. Il était accompagné par le Père Raymond Ubenu, un prêtre congolais en visite dans le Jura pastoral, et du diacre Didier Berret, le prédicateur de cette messe (son homélie est publiée au bas de cette page).
Dans la tribune, l'animation musicale avec la chorale Sainte-Cécile de Montfaucon dirigée par Gérard Queloz, de Saignelégier, accompagnée par Paul Farine, à l’orgue, Gérard Métille au bariton et Denis Farine à l’accordéon.
Pour la RTS, installé dans la sacristie transformée en studio improvisé, c'est le journaliste Grégory Roth qui assurait la présentation et les commentaires de cette messe radiodiffusée en direct sur Espace 2. Une fois encore c'est Fatmir Blackaj, ingénieur du son, qui contrôlait la régie technique de la retransmission.
On également participé à cet office particulier: Marie-Claire Mathys, des Enfers, sacristine de l'église de Montfaucon ; les lecteurs Laurence et Igor Miserez, de Montfaucon ; ainsi que trois servantes de messe du village: Norah Miserez, Sarah et Elodie Aubry.
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Les photos de la messe de Noël radiodiffusée depuis Montfaucon
Noël 2018 : Solennité de la naissance de Jésus
Homélie de Didier Berret, le 25 décembre 2018 à Montfaucon pour la messe radiodiffuséee
La partition du monde débute par un long silence. Le souffle de Dieu emplit l’espace.
En triple piano un roulement sourd comme un bruit de timbale commence à se faire entendre et monte progressivement, jusqu'à ce qu’un son cristallin, d’une pureté sans égale, cisèle un mot, un seul, le premier de tous les mots : ‘OR ce qui se traduit par « lumière ! » La première note du temps est une ronde surmontée d’un point d’orgue. Le Verbe de Dieu lentement exhale sa musique et fait tourbillonner la vie. Alors la partition se colore d’autres notes, le rythme s’accélère ; les flûtes s’éveillent tendres et joyeuses et dessinent des nuages, les hautbois caressent le ciel ; avec la harpe ruissellent les rivières, le violoncelle accueille les premières plantes : les cordes s’emmêlent et la terre verdit. L’orchestre céleste exulte. La grosse caisse entre en scène, un cœur bat, puis deux puis mille, et d’innombrables. Les cuivres retentissent juste avant le rossignol et le coucou et la colombe et tout s’emmêle : ça barrit, ça bêle ça miaule, ça brait, ça ulule, ça pullule de sons. Jusqu'en ses confins l’univers se tapisse de musique.
Et puis soudain la mélodie se fait discrète, le rythme ralentit, la symphonie devient berceuse. De concert, les instruments murmurent pour faire place à des voix. L’humanité fait son entrée. L’orchestre se met au service de la chorale : sopranes et ténors alti et basses, des voix sépulcrales jusqu'au contre ut, le chant des hommes et des femmes rejoint le chœur des anges...
Jusqu'à ce que...
Jusqu'à ce que des voix s’opposent, des solistes s’imposent, des bombes explosent, jusqu'à ce que l’humanité invente la cacophonie et que la voix du Verbe créateur, cristalline, d’une pureté sans égale, jusqu'à ce que la voix du Verbe soit étouffée par les hurlements, les claquements de bottes et la monnaie sonnante et trébuchante et qui fait trébucher.
Alors dans ce monde bruyant, le Verbe comme au commencement du monde, le Verbe choisit une nuit. Une nuit et du silence. Son cri de naissance vient discrètement saluer le monde mais ne réveille personne. Juste s’éveille l’admiration d’un père et d’une mère, témoins contemplatifs du miracle de la vie ! Le Verbe de Dieu se tait, seul son souffle fait doucement vibrer l’air et réchauffe la paille et ses premiers regard disent « ‘OR », lumière !
Une toute nouvelle page de la partition accueille quelques notes. Un adagio commence à s’écrire, tout tout doucement, tout tout lentement comme si la sainte famille trouvait toujours un espace libre, au cœur du brouhaha, pour qu’advienne le chant du Verbe.
On raconte que cette nuit-là à Bethléem, comme aux premières heures du monde, on raconte qu’on entendit de nouveau le chant des anges ! On raconte que, depuis cette nuit-là, ils reviennent pour accompagner la voix du Verbe : Marie Madeleine les a vu au tombeau le matin de Pâques d’autres ont suivi leurs traces. Ils guident les pas et rendent « beaux les pieds des messagers de paix », ils guident les mots et rendent belles les phrases des « messagers de bonne nouvelle. » Ils se joignent à l’Esprit, inventent des chemins, laissent éclater leur rire, tissent des liens, ouvrent les portes des prisons, se déguisent en étrangers pour s’inviter à nos tables...
Certains témoins les ont vus dans le ciel comme à Bethléem, une nuit dans les tranchées de Fontaine-les-Cappy dans la Somme en 1914. A leur appel des soldats français et allemands comme les bergers sont venus désarmés à la crèche.
Et Noël n’est pas fini... le Verbe de Dieu a « planté sa tente » au milieu des hommes ! Jusqu'à la fin des temps sa musique, lumière, donne vie et sens au monde.