L’Eglise catholique du Jura pastoral peut compter sur ses nouveaux lauréats
Trente-et-un bénévoles du Jura et du Jura bernois ont obtenu un certificat de formation initiale en Eglise. Ils ont accompli leur « FAL » dans des conditions inédites impactées par la pandémie durant ces derniers mois.
Trente-et-une personnes du Jura et du Jura bernois, 24 femmes et 7 hommes, de 28 à 67 ans, ont reçu samedi des mains du vicaire épiscopal Jean Jacques Theurillat un certificat ou une attestation de suivi de cette formation lors d’une célébration au Centre Saint-François. Appelée FAL, pour formation d’animateur ou animatrice laïque**, il s’agit d’un parcours de 200 heures réparti sur 3 ans. Bousculée par la pandémie, de nombreux cours ont dû être donnés par visioconférence et les rencontres ont été moins naturelles qu’imaginées. Mais la joie de se revoir samedi était immense.
Proposée par le Service du Cheminement de la Foi, la FAL est conçue pour des personnes adultes bénévoles en Église qui souhaitent acquérir des connaissances, des compétences, et plus spécialement des attitudes propres à la foi chrétienne. A travers une expérience de vie de groupe, de remise en question, d’interpellation personnelle et communautaire, chaque personne est invitée à se sentir aimée de Dieu telle qu’elle est et sans condition. Envoyée auprès de ses semblables pour partager cette bonne nouvelle, elle perçoit ainsi mieux que parfois bien des professionnels comment traduire la parole de Dieu en actes bons et vrais. Car c’est de ce témoignage-là que le monde a besoin : celui de l’accueil, de l’écoute et de l’ouverture à l’autre.
C’est une immense chance pour les communautés chrétiennes mais aussi pour toute la société de notre région. Car, contrairement à ce que cela pourrait donner comme impression, l’objectif de la FAL n’est pas d’auto-alimenter l’Eglise en force nouvelles pour faire tourner la boutique en raison du manque d’agents pastoraux professionnels, prêtres, diacres, théologiens ou animateurs pastoraux. Non, la FAL existe depuis les années 1980 et n’est pas de loin pas proposée chaque année. Elle a donc connu des époques et des formes diverses pour des centaines de personnes de la région qui ont suivi un parcours unique et qui continuent d’en rayonner au quotidien dans leurs engagements en famille dans la culture, la société, les associations, l’Eglise.
De rares FAListes poursuivent la formation par un discernement et un engagement dans une formation professionnelle pour devenir agent pastoral. Mais la plupart poursuivent leur précieuse contribution à la vie de la communauté en restant ancré dans une Parole de vie.
Hervé Farine
théologien, responsable de la formation
**Note sur le mot laïque qui est souvent ambigu : il ne signifie pas dans ce contexte une personne qui est « hors de l’Eglise » ou « sans religion » - on parle de cérémonie laïque pour dire son caractère non-religieux. C’est ici la distinction a l’intérieur de la communauté chrétienne entre les clercs (évêques, prêtres, diacres) qui sont ordonnés d’une part, et les laïcs, c’est-à-dire les personnes baptisées, confirmés mais pas ordonnées. Ce mot tire son origine du grec laios, le peuple, qui le distingue de ses autorités.