Cyril Julien, titulaire des orgues de Saint-Marcel, nous parle de sa passion pour l’improvisation.

Qu'est-ce que l'improvisation en musique? 

Si l'on compare la musique à une langue, improviser est comme parler sans lire. Au lieu de lire une partition, on improvise, mais pas n'importe comment... selon les mêmes règles que pour la musique écrite. Une improvisation peut être plus ou moins préparée. En effet, comme un orateur prépare son discours sans l’écrire, l’improvisateur peut préparer son improvisation.

Comment se déroule un concours ?

Il y a plusieurs tours éliminatoires et en principe anonymes. Pour chaque exercice, une consigne à respecter: une limitation de temps (20 min par exemple) et des thèmes qui peuvent être musicaux, textuels graphiques, parfois un autre artiste musicien ou danseur ou une forme traditionnelle imposée (fugue, rondeau, variations, sonate, passacaille, etc.). Il s'agit toujours de se démarquer en créant une œuvre personnelle qui peut faire l'illusion d'une pièce écrite. Cela demande de l'inspiration et beaucoup de créativité, mais aussi une maîtrise du stress. Il y a toujours un temps de préparation avec la consigne, mais jamais sur l'orgue en question. Il y a aussi toujours un temps pour faire connaissance avec l'orgue, mais avant de recevoir les consignes.

Combien as-tu fait de concours ? 

Il y a trois grands concours d'improvisation au monde, à Haarlem au Pays-Bas (j’ai été 4e l'année passée), à St Albans en Angleterre (3e cette année) et à Chartres. Et j’ai donc décroché le premier prix à Schwäbisch Gmünd, en Allemagne. On peut dire que je suis champion d'Europe, ce qui peut être le tremplin d'une carrière internationale.

Bravo Cyril et le meilleur pour tes projets futurs !                                          Hervé Farine