Depuis bientôt vingt ans, le département Formation du Service du cheminement de la foi (SCF) du Jura pastoral publie son programme deux fois par an. Son édition printemps-été – pour la période d’avril à octobre 2018 – se présente avec une plaquette entièrement remodelée, graphiquement parlant, pour proposer une douzaine d’offres à l’attention de toute personne en quête de développement personnel.
« Une fois encore, les rendez-vous proposés dans notre programme sont ouverts à tous ceux qui souhaitent creuser leur foi ou qui sont simplement en quête de ressourcement ». C’est devenu un rituel : c’est dans les premiers jours du printemps que Marie-Josèphe Lachat, responsable du secteur Formation au sein du Service du cheminement de la foi (SCF) du Jura pastoral présente les activités prévues jusqu’à l’automne avec, à ses cotés, Hervé Farine, assistant pastoral.
« si le format carré a été conservé, la maquette de notre brochure a entièrement été revue pour être plus attractive, mieux illustrée, avec des polices de caractère plus confortables à la lecture et en lien avec celles du site internet du Jura pastoral ».
Les « classiques »
A tour de rôle, Marie-Josèphe Lachat et Hervé Farine (photo), passent en revue les douze propositions du programme. Certaines activités sont des « classiques », comme les soirées en groupe autour d’« Un livre à partager » ; la journée de sensibilité à l’écoute « Akouo » ; la méditation Lectio divina ; le « Shibashi », une invitation à la méditation par le mouvement ; la « Via Integralis », forme de méditation zen-chrétienne ; ou la « Danse sacrée », idéale pour cheminer vers son intériorité.
Sur les traces de l’abbé Joseph Fleury
L’abbé Pierre Rebetez et le diacre Philippe Charmillot récidivent le dimanche 29 avril ! Une fois encore ils nous invitent à marcher sur les traces d’un personnage hors du commun. Après, l’Ajoie sur « Le chemin des passeurs » de Joseph Stamm, curé de Liebsdorf ; ou Les Rangiers sur les chemins foulés par saint Ursanne ; les deux compères proposent de marcher sur les traces de l’abbé Joseph Fleury, curé de Soyhières durant la Révolution. « C’est une marche d’environ une heure entre Soyhières et la ferme de La Combe, avec des arrêts pour découvrir sa biographie et des témoignages », précise Hervé Farine.
Le bon usage des crises
Adapté de l’un des chapitres du livre « Du bon usage des crises » signé par Christiane Singer (1943-2007), ce spectacle mis en « espace » par Christian Vez, avec Anouk Juriens, comédienne et Park Stickney, harpiste, évoque le spirituel au cœur de chacun. Marie-Josèphe Lachat cite Christiane Singer qui, durant son combat contre un cancer, a reçu le Prix de la langue française pour l'ensemble de son œuvre : « Toutes les crises, les séparations, et les maladies, tout nous invite à apprendre et à laisser derrière nous. La mort ne nous enlèvera que ce que nous avons voulu posséder ». Ce spectacle sera présenté le jeudi 24 mai, à 20h, au Centre Saint-François à Delémont.
Une page se tourne
« Certes, ce programme est préparé par le Service du cheminement de la foi de l’Eglise catholique du Jura pastoral, mais les spectacles, les conférences ou les autres animations tendent à apporter un message, une réflexion, une émotion qui peuvent toucher et interpeler un large public », assure la responsable de la Formation. Et puis, Marie-Josèphe Lachat annonce qu’elle s’en va : « C’est la dernière fois que je présente ce programme. Apparemment je suis « Migros-data », j’ai dépassée la date de péremption ». Avec une émotion qu’elle a du mal à dissimuler, elle ajoute : « A la fin du mois d’août, âge de la retraite oblige, je vais quitter la direction du Centre Saint-François, mon mandat de responsable de la Formation au SCF et mon poste d’assistante pastorale dans l’Unité Sainte-Colombe ».
Dès cet été, c’est Hervé Farine qui reprend la responsabilité de la Formation au SCF et un nouveau directeur prendra les commandes du Centre Saint François, à Delémont.
Pascal Tissier
Hommage: Marie-Josèphe Lachat, l’effervescence au féminin
Portait publié dans l’édition 2015 de l’Almanach du Jura
« Le projet était de faire du Centre Saint-François une maison vivante, pas de faire du chiffre ». Directrice depuis juste quinze ans de l’institution delémontaine, Marie-Josèphe Lachat ne cache pas qu’elle a encore du pain sur la planche : « Entre le début des travaux de rénovation qui ont débuté en 2001 et aujourd’hui, il ne reste que deux personnes de l’effectif d’alors, dont moi. Il s’agit maintenant de former une équipe solide, de stabiliser les finances et de sortir des chiffres rouges ».
Ses cheveux argentés coupés court, son sourire omniprésent et ses yeux sans fard qu’elle prend soin d’« habiller » avec une monture de lunettes colorée parfaitement assortie à ses vêtements, sont ses signes extérieurs de jeunesse : qui pourrait croire que l’organisatrice des festivités marquant les 50 ans du Centre Saint-François en a exactement dix de plus ? Celle qui rêvait – étant gamine – d’être médecin, comme son père, a passé son enfance à Bonfol : « après la « canto » à Porrentruy, je suis partie à Neuchâtel où j’ai obtenu ma licence ès Sciences sociales en 1977 ».
De 1979 à 1995, Marie-Josèphe Lachat est cheffe du Bureau de la Condition Féminine (BCF) du jeune canton du Jura : « C’était le premier bureau de l’égalité de Suisse ». Durant cette période, elle signe plusieurs écrits sur « L’effervescence au féminin » et poursuit – en parallèle – des études de théologie : « j’ai toujours considéré être une privilégiée. Je suis issue d’une famille sans souci d’argent et j’avais envie de faire quelque chose pour les autres, de partir en mission. C’est ça, à choisir, j’aurais été missionnaire plutôt que religieuse ». Marie-Josèphe Lachat obtient sa licence en théologie en 1995, sa maîtrise en théologie trois ans plus tard. Devenue assistante pastorale, elle est instituée en 1998 par Mgr Kurt Koch.
En 2001, elle met sur pied le SFA, Service de Formation d’Adultes, qui propose chaque année d’innombrables rendez-vous (cours, formation, conférences, activités, etc.) destinés à toute personne en quête de développement personnel. Aujourd’hui, ce programme de formation est intégré dans le Service du cheminement de la foi du Jura pastoral (SCF) : « La catéchèse n’est pas un enseignement, mais une expérience. Il faut donc la détacher du rythme scolaire et bien comprendre que c’est un chemin pour toute la vie ».
Outre son poste de directrice du Centre Saint-François (30%) et de responsable de la formation (50%), cette théologienne laïque est encore membre (à 20%) de l’Equipe pastorale de l’Unité Sainte-Colombe (Bassecourt, Boécourt, Glovelier, Soulce, Undervelier). Femme d’action, femme de p/Parole, celle qui a songé, un temps, devenir ébéniste aime se ressourcer dans le désert où elle se rend régulièrement : « C’est une expérience unique… une véritable mise à nu. Notre vérité ressort lorsque l’on est démuni au milieu de nulle part ».
Pascal Tissier