Justice climatique
Quatrième campagne sur le climat des organisations de développement protestante et catholique
La Campagne œcuménique « Justice climatique, maintenant ! » de Pain pour le prochain et Action de Carême a suscité de nombreuses réactions pendant les semaines du carême. Les organisations de développement saluent ces échanges riches et constructifs qui font vivre la campagne et permettent de réaffirmer la pertinence d'un travail de sensibilisation mené depuis plus de 50 ans.
Quatrième campagne sur le climat des organisations de développement protestante et catholique – la première ayant eu lieu en 1989 –, celle qui se termine en ce lundi de Pâques aura fait l’objet de plusieurs débats allant du message transmis par l’affiche de la campagne à l’engagement des ONG chrétiennes – et, par extension, des Églises qu’elles sensibilisent – pour la justice climatique.
L'affiche de la campagne a invité à réfléchir à l’empreinte écologique de notre consommation en général en prenant l’exemple de la consommation excessive de viande. En effet, le déboisement des forêts tropicales que sa production entraîne ainsi que la forte demande en eau et en énergie qu’elle requiert ont un impact incontestable sur le dérèglement climatique. Loin de vouloir culpabiliser les productrices et producteurs ou les consommatrices et consommateurs de viande, la campagne a eu comme objectif principal d’encourager une consommation plus consciente.
La crise climatique est un défi mondial majeur et est intrinsèquement liée aux questions de justice sociale et de sécurité alimentaire. Elle impacte directement les droits humains et compromet le droit au développement des pays du Sud et le sort des générations futures. « Il est indispensable que les partis politiques, de droite comme de gauche, s'y intéressent. Cependant, cela fait aussi partie du mandat des organisations de développement Action de Carême et Pain pour le prochain de s'engager, au Nord comme au Sud, en faveur de la justice climatique, de sensibiliser la population et les politiques sur la gravité du dérèglement climatique et de promouvoir une politique climatique responsable. Nous menons ce travail depuis plus de 50 ans. », affirme Yvan Maillard, responsable du programme Justice climatique chez Pain pour le prochain.
Des soupes en plein air et des rencontres virtuelles. Retour sur les actions de la campagne en temps de Covid-19
Cette année, la journée d’action a heureusement pu être maintenue et les paroisses s’y sont engagées activement. Des centaines d’entre elles ont vendu roses et chocolat équitables et mis en œuvre le thème de la campagne avec beaucoup de créativité, souvent en plein air pour s’adapter au mieux à la situation sanitaire. Les traditionnelles soupes de carême ont été adaptées et proposées sous forme de plats à l’emporter ou livrées à domicile. Après une légère baisse en 2020, plus de 400 boulangeries en Suisse se sont à nouveau mobilisées pour soutenir l’action Pain du partage. Du côté du jeûne, une quarantaine de groupes de jeûneurs et jeûneuses en Suisse romande se sont réunis virtuellement pour partager cette expérience qui a vu naître une nouvelle collaboration avec le projet Détox’ la Terre.
Les mesures liées à la pandémie n’ont pas freiné le travail de sensibilisation, qui a été adapté afin de pouvoir proposer différents rendez-vous sous forme de tables rondes ou d’ateliers en ligne. Le thème de la justice climatique a été abordé sous des angles multiples : les investissements des banques suisses dans les énergies fossiles, les mobilisations de la société civile, la co-création de récits de futurs désirables, les Conversations carbone ainsi que la ludique Fresque du climat.
Même si Marieta Llanera, hôte de la campagne, n’a pu se rendre en Suisse, elle a toutefois pu rencontrer une centaine de personnes en ligne. Elle a témoigné des conséquences des changements climatiques aux Philippines et a sensibilisé le public à la gravité de la situation. Elle a également évoqué son travail avec les populations côtières de son pays, qui sont les plus affectées par le dérèglement du climat, et a souligné leur extraordinaire capacité de résilience.