Sylvie Salgat · directrice de chorale
C’est avec la tête pleine de projets, et probablement avec une mélodie en tête, que Sylvie Salgat nous accueille à la Maison des Œuvres de Moutier. Directrice de plusieurs chorales, cette maman de quatre enfants possède une licence en enseignement de la musique et en pédagogie musicale, ainsi qu'un CAS en enseignement musical pour les personnes ayant des besoins particuliers. Formée en théologie à l'École de la Foi, elle est également fondatrice, avec son mari, de la chorale Gaudete. Pour nous, cette Genevoise d'origine aux multiples talents revient sur son histoire avec la musique.
« Ma première rencontre avec le chant s’est faite dans le ventre de ma maman qui chantait énormément. J’étais aux premières loges, et je pense que c’est là que tout a commencé ». Comme Obélix dans la potion magique, Sylvie Salgat est tombée dans la musique dès son plus jeune âge. C’est avec des yeux remplis de tendresse qu’elle se souvient de son grand-père maternel, qui, dès que l’hiver arrivait, prenait son accordéon et, ses skis aux pieds, passait de bistro en bistro pour animer les soirées. Malgré une enfance et une adolescence bercées par les mélodies, cette habitante de Moutier ne se destinait pas à une carrière musicale : « J’ai toujours voulu être enseignante. Je m’imaginais plutôt enseigner à l’école enfantine ou primaire. Mais lors de ma maturité, une amie m’a proposé de l’accompagner visiter l’Institut Jaques-Dalcroze, un établissement spécialisé dans l’enseignement du solfège et de la rythmique, basé sur la méthode d’Émile Jaques-Dalcroze ». Ce qui n’était au départ qu’une simple visite est finalement apparue comme une véritable révélation. En effet, lors de sa formation classique en musique, Sylvie ne s’est pas reconnue : « Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir dans mes cours. Je trouvais que c’était très intellectuel et restrictif, laissant peu de place à la joie de faire de la musique. Il me manquait quelque chose ». Ce quelque chose, Sylvie l’a trouvé dans l’approche d’Émile Jaques-Dalcroze, qu’elle applique aujourd’hui dans son enseignement. Sa pédagogie active part de l’expérimentation, tant de l’oreille que du corps, pour se traduire en sons. En intégrant le mouvement et le jeu dans ses cours, Sylvie invite ses élèves à ressentir la musique, à la laisser s’exprimer à travers leur corps pour mieux se l’approprier indépendamment de leur niveau : « Je pars du principe que tout le monde peut faire de la musique, peu importe son âge ».
Pour Sylvie Salgat, le lien entre musique et foi est fondamental : « Prier par le chant est devenu naturel pour moi. Lorsque j’étais enceinte, j'éprouvais un immense plaisir à chanter. Exprimer ma foi et témoigner mon amour pour le Seigneur à travers les chants religieux me réconfortait et berçait également nos enfants dans mon ventre. C’était une manière de créer un lien précieux avec eux ».
Au travers de son témoignage, Sylvie nous a expliqué que la musique fait partie intégrante de son identité et qu’elle nourrit sa foi en lui permettant de trouver un équilibre. Selon elle, la musique est une composante essentielle de l’être humain. C’est elle qui vient nous chercher et nous invite à nous laisser habiter par elle pour nourrir notre spiritualité. Au fil de ses années d’ expérience, Sylvie a appris l’humilité. Elle a compris que jouer de la musique n’est pas une quête de perfection, mais plutôt un chemin de sincérité avec ses propres limites, si l’on souhaite véritablement toucher les autres. « Pour moi, la musique est un chemin qui a commencé très jeune et qui ne s’arrêtera jamais car j’espère que dans l’autre Vie, nous continuerons à chanter, danser et faire de la musique ».