Ouverture du jubilé - le mardi 8 décembre - à la chapelle du Vorbourg, à Delémont
L’année de la miséricorde a débuté lors de la fête de l’immaculée conception, le mardi 8 décembre à 9h30 à la chapelle du Vorbourg. Cette messe d’ouverture a été présidée par l’abbé Jean Jacques Theurillat, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral. Ce matin-là, de 8h45 à 9h15, des prêtres étaient à disposition à la chapelle pour un temps de dialogue ou le sacrement du pardon.
Un jubilé fêté dans tout le diocèse
Le 13 mars 2015, le Pape François a fait une grande annonce : l’année 2015-2016 sera celle du Jubilé de la Miséricorde. L’année de la Miséricorde sera donc fêtée à la fois à Rome et dans tous les diocèses du monde. Voici quelques dates à retenir pour le diocèse de Bâle et le Jura pastoral.
Chapelle du Vorbourg - Mardi 8 décembre 2015, 9 h 30 : Messe d’ouverture de l’année sainte présidée par le vicaire épiscopal.
Soleure - Dimanche 13 décembre 2015, 19 h : Ouverture de la porte sainte à la cathédrale.
Chapelle du Vorbourg - Dès le 31 janvier 2016 : Début de la démarche jubilaire proposée à tous les pèlerins venant à la chapelle du Vorbourg.
Le dimanche 31 janvier, la messe de 9h30 sera présidée par le chanoine Jean-Marie Nusbaume, recteur du Vorbourg. Cette célébration sera animée par la chorale africaine Saint-Joseph. A cette occasion débutera la démarche jubiliaire qui sera proposée à tous les pèlerins qui se rendront à la chapelle pendant l’année, pour prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, pour déposer son fardeau auprès de la Vierge, mère de miséricorde, pour vivre le sacrement du pardon et repartir porteur d’une mission concrète : accomplir un geste, une action de solidarité au quotidien.
Diocèse de Bâle - Dimanche 14 février 2016 : Lecture de la lettre pastorale de Mgr Gmür sur l’année de la Miséricorde.
Soleure - Vendredi 4 - Samedi 5 mars 2016 : 24 heures pour le Seigneur - Événement diocésain à la cathédrale.
Jura pastoral - Vendredi 4 - Samedi 5 mars 2016 : 24 heures pour le Seigneur - Animations diverses proposées dans les Unités pastorales.
Pèlerinage du Jura pastoral à Rome : Départ dimanche matin 9 octobre - Retour vendredi soir 14 octobre 2016.
L’évêque encourage les paroisses et groupes à mettre sur pieds, au niveau local, des actions particulières en lien avec l’année de la Miséricorde.
« Miséricordieux comme le Père. »
Quand on lit l’exhortation apostolique «Evangelii gaudium» (la joie de l’Évangile) du Pape François, le thème de la miséricorde revient plusieurs fois. Si ce thème habite sa pensée, c’est sans doute en raison même de sa mission, de la situation du monde et de son expérience personnelle.
La miséricorde est le «le visage de Jésus Christ», ce visage qu’il a manifesté quand il allait à la rencontre de tous(tes) ou quand il a multiplié des gestes de tendresse et d’amour, surtout quand, cloué sur la croix, il a pardonné.
En hébreux, le terme «miséricorde» désigne le cœur profond, les «entrailles» qui frémissent et qui souffrent sous le coup de la douleur et de la peine. Plus concrètement, il s’agit du «cœur de Dieu» qui voit la «misère, la souffrance, les blessures et la pauvreté de l’homme», qui s’en approche pour le guérir, le médicament utilisé étant la tendresse, l’amour, la douceur.
«Ressentir la miséricorde, ce mot change tout. C’est ce que nous pouvons ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, le Père miséricordieux qui a une telle patience.» Paroles du pape François.
Quand le Pape décrète l’année 2015-2016, année «du Jubilé de la «miséricorde», il veut que les choses changent dans l’Eglise, chez les chrétiens et les personnes de bonne volonté.
Dans ses réflexions, le Pape nous invite à être «missionnaire de la miséricorde». Dire à l’autre combien la puissance de la miséricorde de Dieu est plus forte et plus grande que toute blessure de notre vie. Mais aussi aller vers toutes les périphéries pour leur apporter «la lumière et la joie de l’Evangile».
Abbé Alphonse NKadi
C'est l'abbé Jean Jacques Theurillat, vicaire épiscopal, qui a présidé à la chapelle du Vorbourg, la messe d'ouverture de l'année de la miséricorde.
Ouverture du Jubilé de la miséricorde au Vorbourg
Homélie de l'abbé Jean Jacques Theurillat, vicaire épiscopal
Ouverture du Jubilé de la miséricorde
Immaculée Conception de la Vierge Marie – mardi 8 décembre 2015
chapelle du Vorbourg – Delémont – 9 h 30
Gn 3, 9-15.20 – Ep 1, 3-6.11-12 – Lc 1, 26-38
Chers frères et sœurs, voici que ce 8 décembre est un triple jour de fête pour l’Église. Comme chaque année, nous célébrons la solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Mais c’est aussi, comme je l’ai rappelé dans l’introduction à cette messe… c’est aussi le 50ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. Enfin, aujourd’hui s’ouvre l’année sainte, le Jubilé de la Miséricorde décrété par le pape François : et en ce moment-même le pape célèbre la messe à la basilique Saint-Pierre du Vatican et il procède à l’ouverture de la porte sainte. Trois événements qui se répondent l’un l’autre et qui, comme trois notes de musiques, forment ensemble un accord.
Le 7 décembre 1965, avant-dernier jour du Concile Vatican II, les évêques du monde entier réunis dans la basilique du Vatican promulguaient officiellement les derniers documents du Concile et en particulier la Constitution « Gaudium et Spes » sur l’Église dans le monde de ce temps. Au N° 4 de cette Constitution, on peut lire : « L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. Il importe donc de connaître et de comprendre ce monde dans lequel nous vivons, ses attentes, ses aspirations, son caractère souvent dramatique. » On peut dire que tout le ministère du pape François, depuis son élection le 13 mars 2013, est marqué par ce désir de scruter les signes des temps, pour annoncer l’Évangile avec joie aux hommes et femmes d’aujourd’hui et répondre de manière adaptée à leurs questions. Et le pape a confié à la revue officielle du Jubilé de la miséricorde : « J’ai senti que Jésus voulait ouvrir la porte de son cœur, que le Père veut montrer ses entrailles de miséricorde et que, pour cette raison, il nous envoie l’Esprit : pour nous faire bouger et pour nous secouer. C’est l’année du pardon, l’année de la réconciliation. »
Une année qui s’ouvre le jour de l’Immaculée Conception, et nous venons d’entendre les lectures bibliques de cette fête. Permettez-moi de relire ces textes avec, comme clé de lecture, cette dimension de la miséricorde. Tout commence avec le livre de la Genèse et le péché initial commis par Adam et Ève. « Quand Adam eut mangé du fruit de l’arbre, le Seigneur Dieu l’appela et lui dit : Où es-tu donc ? L’homme répondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché. » Aussi loin que nous puissions remonter dans l’histoire humaine, en remontant jusqu’au premier couple mythique de l’humanité, Adam et Ève, « (c’est-à-dire : la vivante), parce qu’elle fut la mère de tous les vivants », nous découvrons la trace du péché. La faiblesse humaine, le rejet de la faute sur l’autre, la peur, la division, les germes de la guerre sont contenus dans ce récit des origines. En réponse à cette situation de péché dont l’humanité est porteuse, seule la grâce de Dieu peut la libérer. Et l’exemple le plus lumineux est donné en Marie, la jeune fille de Nazareth que l’ange Gabriel salue dans l’Évangile en disant : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » Et la fête de l’Immaculée Conception, célébrée aujourd’hui, rappelle que, dés les premiers instants de sa conception, la Vierge Marie a été préservée intacte de toute souillure du péché originel par une grâce particulière de Dieu. Si cette grâce est donnée de façon singulière à Marie, tous les êtres humains sont aussi appelés à se laisser transformer par la puissance de l’Esprit Saint. C’est ce que proclamait la deuxième lecture, dans un extrait de la lettre de Paul aux Éphésiens : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. » Si le péché originel marque tous les êtres humains, Dieu veut en réponse offrir à chaque être humain la grâce de la miséricorde et du pardon, pour que nous soyons tous saints et immaculés, devant Dieu, dans l’amour.
Dans cette ligne, depuis aujourd’hui et jusqu’au 20 novembre 2016, l’Église catholique va vivre une année sainte, un Jubilé de la miséricorde, comme une réponse, comme une lecture des signes des temps présents dans l’histoire actuelle du monde. Aux yeux du pape, l’année sainte doit servir de chemin de « conversion spirituelle » pour l’Église appelée à une réforme missionnaire. Mais au-delà de l’Église, la miséricorde est aussi nécessaire à un monde que le pape voit partout en guerre, « à la limite du suicide ». La miséricorde émerge comme une réponse face au mal que l’on ne comprend pas. Et par exemple, dans l’actualité proche, les attentats de Paris montrent combien est nécessaire la démarche jubilaire.
Déjà, dans le texte annonçant officiellement ce Jubilé, le pape François écrivait : « La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Église. Dans son action pastorale, tout devrait être enveloppé de la tendresse par laquelle on s’adresse aux croyants. Dans son annonce et le témoignage qu’elle donne face au monde, rien ne peut être privé de miséricorde. La crédibilité de l’Église passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion. L’Église vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde. Peut-être avons-nous parfois oublié de montrer et de vivre le chemin de la miséricorde. D’une part, la tentation d’exiger toujours et seulement la justice a fait oublier qu’elle n’est qu’un premier pas, nécessaire et indispensable, mais l’Église doit aller au-delà pour atteindre un but plus haut et plus significatif. D’autre part, il est triste de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture. Même le mot semble parfois disparaître. Sans le témoignage du pardon, il n’y a qu’une vie inféconde et stérile, comme si l’on vivait dans un désert. Le temps est venu pour l’Église de retrouver la joyeuse annonce du pardon. Il est temps de revenir à l’essentiel pour se charger des faiblesses et des difficultés de nos frères. Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec espérance. » (Misericordiae Vultus N° 10)
Chers frères et sœurs, nous avons devant nous un peu moins d’une année pour faire en Église l’expérience de la Miséricorde de Dieu qui est source de renouvellement personnel et communautaire. Nous sommes invités, durant cette année à prier et à nous engager concrètement pour que les responsables des nations osent le pari de la paix et du désarmement. Nous sommes appelés à donner notre attention aux personnes éprouvées dans leur corps et dans leur cœur, pour qu’elles puissent vivre un chemin de réconfort et de paix. Enfin, chacune et chacun de nous doit avoir à cœur de s’interroger sur sa manière de vivre la miséricorde avec ses proches, dans ses activités, dans sa vie en Église. En agissant ainsi, nous ferons de ce Jubilé une occasion irremplaçable pour l’annonce de la Bonne nouvelle du salut : Jésus Christ est le visage de la miséricorde du Père. Amen.