Les Églises suisses rappellent que la dignité humaine n’est pas négociable
Journée internationale le 10 décembre 2016
- Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS
- Église catholique chrétienne de Suisse
- Conférence des évêques suisses CES
Communiqué de presse
Dans de nombreux domaines, le respect des droits humains ne va pas de soi : migration, mondialisation et commerce international, changement climatique, protection de l’environnement, début et fin de vie. La protection de la dignité n’a rien à voir avec la libre disposition de soi, bien au contraire : la dignité précède toujours l’autodétermination. L’être humain ne peut garantir lui-même sa dignité, c’est donc toujours la dignité d’autrui qu’il faut protéger. C’est la conviction que les Églises catholique romaine, catholique-chrétienne et protestantes de Suisse rappellent à l’occasion du 10 décembre, journée internationale des droits humains.
L’exigence éthique d’indisponibilité est généralement refusée car elle constituerait une entrave au progrès scientifique et technique et à l’activité économique. Ce pouvoir discrétionnaire a un prix que payent celles et ceux qui sont forcés à l’indisponibilité, n’ayant ni pouvoir politique, ni capacité économique. Une partie de l’humanité s’arroge ainsi le droit de décider de la vie d’une autre partie : les rassasiés décident du sort des affamés, les puissants de celui des faibles, les vivants disposent du destin de celles et ceux qui ne sont pas encore nés. Peut-être le temps n’est-il plus très éloigné où les personnes âgées devront justifier leur prétention à vivre dans notre société en y jouissant du même respect et des mêmes droits que ceux qui mènent une vie souveraine et productive, en termes économiques.
Les appels au respect de la dignité humaine ne suffisent pas. La pensée et de l’action doivent être fondamentalement réorientées. La disponibilité érigée en dogme dénie à la dignité la place qui lui revient dans le monde. Car la dignité renvoie précisément à ce qui doit pour toujours rester hors de portée de l’homme. L’obsession que tout est possible ne tolère pas l’idée de laisser une chose telle qu’elle est parce qu’il est bon qu’il en soit ainsi. La dignité de l’être humain et de la créature ne se construit pas, elle ne peut qu’être, et être admise comme telle.
Les Églises invitent à considérer la pétition de l’ACAT dans le cadre de l’Action pour la Journée des droits humains (Des soins médicaux convenables pour toutes les personnes incarcérées en Suisse).
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Berne et Fribourg, 8.12.2016