Le Gothard, Sinaï de la Suisse
Dans son message en vue du 1er Août, Mgr Gmür propose une réflexion sur le Gothard en le considérant comme un symbole important de l’identité de la Suisse. La construction des routes du Gothard puis celle du tunnel ferroviaire constituent non seulement des chefs d’oeuvre dans l’art de l’ingénierie, mais également l’expression d’un dialogue entre cultures et religions qui a fait ses preuves –contrairement à la Tour de Babel dans la Bible.
Mgr Felix Gmür décrit le massif alpin du Gothard comme le "Sinaï de la Suisse", une formulation qu’il emprunte à l’écrivain Peter von Matt. L’expression "Sinaï de la Suisse" permet de cerner la signification profonde du Gothard, estime Mgr Gmür, car c’est une montagne qui relie. Le peuple biblique d’Israël considère le Mont Sinaï comme un élément central de son identité, il en est de même pour la Confédération suisse avec le Gothard.
Le projet du Gothard, rappelle l’évêque de Bâle, a été porté par l’intense collaboration de personnes issues de pratiquement toutes les principales religions du monde, qui sont intervenues dans la construction du nouveau tunnel de base. Ainsi, le Gothard est devenu non seulement un chef d’oeuvre dans l’art de l’ingénierie, mais également l’expression d’un dialogue qui a fait ses preuves –contrairement à la construction de la Tour de Babel dans la Bible. Et tout cela se vérifie dans le saint patron de ce massif montagneux, Saint Gothard de Hildesheim (960 – 1038), dont le nom signifie "fort en Dieu". Une devise qui convient à la Suisse, souligne Mgr Gmür.
Walter Müller
Chargé d’information de la Conférence des évêques suisses