Cette année 2024, le carême débutera le mercredi des Cendres, le 14 février. Tous chemineront alors vers le but ultime du carême, la célébration de la Pâques du Seigneur.
Les trois piliers du carême sont le jeûne, la prière et l’aumône.
Au sujet du jeûne, en plus de ce qui est habituel, par rapport à la nourriture, on peut aussi pratiquer un saint dépouillement ; comprenons, se dépouiller soi-même, avec l’aide de la grâce de Dieu obtenue par la prière, de quelque chose de vieux pour se revêtir de quelque chose de nouveau. Plus précisément, se dépouiller du vieil homme pour se revêtir de l’homme nouveau. Autrement dit, se dépouiller de tout ce qui vient d’Adam, le vieil homme pécheur, pour se revêtir de Jésus-Christ, l’homme nouveau, qui est saint et juste devant Dieu et devant tous les hommes. Cela peut aussi être dit autrement, se dépouiller d’un vice pour se revêtir de la vertu qui s’oppose à ce vice. Par exemple, se dépouiller de la colère pour se revêtir de la douceur, se dépouiller de la haine pour se revêtir de l’amour, se dépouiller de la rancune pour se revêtir de la miséricorde, etc…
Pour se dépouiller de ce qui est mauvais il faudrait faire mourir ce mal pour se revêtir de ce qui est juste et bon, pour faire naître ce qui est un bienfait, pour soi et pour les autres.
Le but est d’arriver à Pâques en ayant progressé. La personne baptisée devient meilleure, plus juste, plus vivable, plus aimante, plus aimable, plus fréquentable. Les enjeux sont de taille, pour la vie avec Dieu, avec soi-même et avec le prochain. La communion est bonifiée, la sainteté augmentée.
Dieu est le premier à être servi, car il fait sa demeure au plus profond de la personne baptisée. Cette demeure ainsi apprêtée, lui fera honneur. Il se plaira de plus en plus à s’y déployer. Ce rayonnement sera évidemment apprécié par tous, car c’est un grand bienfait pour tous.
Pour continuer la réflexion, je vous propose de lire ou de relire, ci-après, un passage de l’épître de S. Paul aux Ephésiens, au chapitre 4, dans la traduction de la liturgie, surtout à partir du verset 20 :
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX EPHÉSIENS
01 Moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation :
02 ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ;
03 ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix.
04 Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.
05 Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
06 un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous.
07 À chacun d’entre nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don fait par le Christ.
08 C’est pourquoi l’Écriture dit : Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes.
09 Que veut dire : Il est monté ? – Cela veut dire qu’il était d’abord descendu dans les régions inférieures de la terre.
10 Et celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers.
11 Et les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres, et aussi les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent.
12 De cette manière, les fidèles sont organisés pour que les tâches du ministère soient accomplies et que se construise le corps du Christ,
13 jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude.
14 Alors, nous ne serons plus comme des petits enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d’idées, au gré des hommes qui emploient la ruse pour nous entraîner dans l’erreur.
15 Au contraire, en vivant dans la vérité de l’amour, nous grandirons pour nous élever en tout jusqu’à celui qui est la Tête, le Christ.
16 Et par lui, dans l’harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux articulations qui le maintiennent, selon l’énergie qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l’amour.
17 Je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée.
18 Ils ont l’intelligence remplie de ténèbres, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur ;
19 ayant perdu le sens moral, ils se sont livrés à la débauche au point de s’adonner sans retenue à toute sorte d’impureté.
20 Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris à connaître le Christ,
21 si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus.
22 Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur.
23 Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée.
24 Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité.
25 Débarrassez-vous donc du mensonge, et dites la vérité, chacun à son prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres.
26 Si vous êtes en colère, ne tombez pas dans le péché ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère.
27 Ne donnez pas prise au diable.
28 Que le voleur cesse de voler ; qu’il prenne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses mains, afin d’avoir de quoi partager avec celui qui est dans le besoin.
29 Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, que ce soit une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent.
30 N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance.
31 Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté.
32 Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ.
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Il y aurait aussi un autre passage de la Sainte Ecriture, à lire, sur le vieux et le neuf, le passage de l’Evangile selon S. Matthieu au chapitre 9, 16-17 :
16 Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit.
17 Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »
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Je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite un bon carême et d’heureuses fêtes de Pâques.
Abbé Nino Franza