Aucun sacrement ne se réduit à la seule célébration, tous les sacrements se prolongent tout au long de notre vie pour déployer la grâce de l’Amour de Dieu. Le baptisé est immergé dans un fleuve d’Eau vive qui l’emporte sans cesse vers de nouveaux horizons tout au long de sa vie pour vivre de l’Amour de Dieu. Le chrétien est invité à se « laisser faire », à se laisser façonner par la grâce de Dieu. Il n’est pas pour autant passif, au contraire, en Dieu il va agir, il va s’engager pour offrir l’Amour qui l’inonde à tous les frères et sœurs qu’il rencontre au cours de son existence.
Par le baptême, nous participons à la Vie du Christ :
• Prêtre :
Prêtre pour offrir sa vie, pour intercéder auprès de Dieu, pour soi, pour la communauté chrétienne, pour l’Eglise, pour le monde. Le baptisé est appelé à créer des liens entre Dieu, les hommes et toute la création. C’est le prêtre ordonné qui rassemble, au nom du Christ, les offrandes de tous les baptisés à travers les symboles du pain et du vin au cours de l’eucharistie.
• Prophète :
On pense souvent que le prophète prédit l’avenir, qu’il sait d'avance ce qui va se passer. Il ne s’agit pas de cela ici. Le chrétien est prophète parce qu’il est appelé à annoncer la bonne nouvelle, l’Evangile, il fait retentir la Parole de Dieu, il annonce le Royaume. Il est appelé à rayonner de l’Evangile car il a revêtu le Christ ressuscité.
• Roi :
Le baptisé participe à la royauté du Christ, à sa victoire sur le mal, à la puissance de son Amour. Il ne s’agit pas de confondre la royauté des hommes souvent couronnée d’orgueil avec la royauté du Christ qui se manifeste sur la Croix dans l’humilité de Dieu, dans l’Offrande totale de sa Vie. Nous vivons de la royauté du Christ lorsque nous sommes dans l’humilité au service de la charité, au service de nos frères et sœurs et dans le respect de toute la création.
Les symboles du baptême
L’usage rituel de l’eau sous la forme de l’ablution, de l’immersion, de l’effusion est commun à la plupart des religions. Il se rattache au symbolisme naturel de l’eau, qui exprime à la fois désintégration et régénération. «L’ablution d’eau précédait les principaux actes religieux, préparant ainsi l’insertion de l’homme dans l’économie du sacré» (M. Eliade). Aussi la trouve-t-on pratiquée par les prêtres avant qu’ils n’entrent dans les temples. Elle jouait un rôle dans l’initiation aux mystères d’Isis et de Mithra, comme le remarque Tertullien (Sur le baptême, V, 1). Le bain dans le fleuve sacré, le Gange ou le Nil, exprime le renouvellement dans les forces sacrales. L’ablution purifie du crime, délivre des influences démoniaques. Tertullien relève aussi l’usage de baptiser les idoles, en vue de les consacrer. On asperge d’eaux lustrales les maisons, les villes, les sanctuaires. Tous ces rites sont l’expression d’un sens du sacré inhérent à la nature humaine et non de structures culturelles liées à une mentalité périmée. Ils présentent des caractères communs dans toutes les religions païennes, tout en se diversifiant d’après les caractères propres de chacune de ces religions. Le christianisme est né dans un milieu juif et ne s’est étendu que plus tard dans le monde païen, grec et latin.