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Michel Choffat· Hospitalier à Lourdes

Michel Choffat, Hospitalier à Lourdes Michel Choffat · Hospitalier à Lourdes

Être hospitalier à Lourdes : un partage de petits bonheurs

Du 19 au 25 mai dernier, quelque 1'600 pèlerins, dont 250 Jurassiens et Jurassiennes, ont pris la route pour le 100ème pèlerinage à Lourdes. Pour la 26ème fois cette année, Michel Choffat, enfant de Coeuve, prend part à cette inoubliable expérience. Au travers d’un témoignage en toute simplicité, l’hospitalier de Buix nous raconte son histoire avec Lourdes. 


« Mon premier contact avec Lourdes était en 1995. Mes parents étaient très pratiquants et comme j’étais l’aîné, ma maman souhaitait que j’aille à Lourdes pour montrer l’exemple ». C’est donc un peu forcé que le papa de trois enfants et grand-papa de 10 petits-enfants a décidé de partir pour la première fois à Lourdes pour « voir ce que c’était ». Celui qui pensait qu’une semaine à la cité mariale se résumait à être à genoux et prier, était loin de la réalité. C’est seulement quelques années plus tard que Michel a vraiment compris ce que Lourdes avait à lui transmettre. « Je m’étais promis à moi-même que j’y retournerais avant 2000. Les quatre années qui ont suivi mon premier pèlerinage je n’ai pas pu m’y rendre. Alors, lorsqu’est arrivé l’an 2000, je me suis senti un peu obligé. Et finalement, c’est cette année-là qui m’a vraiment fait découvrir Lourdes. Et depuis, je n’ai manqué que trois fois le pèlerinage ».
 

Un pèlerinage de gratitude

Depuis bientôt 30 ans, c’est toujours avec un immense plaisir que l’ancien directeur de la Fondation Les Castors accompagne les malades et les personnes en situation de handicap lors de ce pèlerinage dans le sud-ouest de la France. Mais alors, si l’ajoulot n’est, dans un premier temps, pas allé à Lourdes de gaieté de cœur, en quoi est-ce devenu important pour lui de s’y rendre ? Tout d’abord pour sa foi qui est, comme il l’explique, est un point essentiel. Ensuite, par reconnaissance : « J’ai toujours dit, et je le dis encore, j’ai été chanceux dans la vie. On était une famille de onze enfants, et nous sommes encore tous là. Au niveau de nos enfants et de nos petits-enfants, il n’y a jamais eu de gros problème. Aller à ce pèlerinage dans un état d’esprit de service, de dévouement mais également de piété, c’est en quelque sorte une façon de dire merci et de me dire que si j’ai eu autant de chance dans ma vie, je peux offrir une semaine par année à des gens qui en ont eu moins que moi ».


« Je ne conçois pas Lourdes sans ce bénévolat-là »

Se mettre au service des malades ou des personnes en situation de handicap, leur donner son temps et sa force dans la bienveillance, voilà l’une des missions de l’hospitalier. ère. Sans eux, cette extraordinaire aventure ne serait pas possible. Michel Choffat a commencé au sein du service général (transporter et déplacer les malades ou personnes en situation de handicap) et depuis une quinzaine d’années, il s’occupe plutôt de l’accueil afin d’aider le personnel soignant. Bien qu’il se décrive comme le boute-en-train qui met l’ambiance en donnant de la voix, il rappelle que les journées peuvent parfois être longues avec souvent beaucoup de travail. En effet, certaines journées, commencent à 7h et peuvent durer jusqu’à 23h. Durant ces 5 jours, les hospitalier.ères dorment très peu car une personne malade ou handicapée ne peut pas être laissée seule et ça, même la nuit. L’ajoulot se souvient avoir vécu des pèlerinages lourds tant au niveau physique qu’au niveau de la fatigue. Toutefois, une semaine à Lourdes ne se résume pas qu’au travail. C’est avec un sourire aux lèvres et beaucoup de reconnaissance que Michel Choffat nous parle de tous ces moments forts vécus lors de cette semaine hors du temps. « Je me suis fait une quantité d’ami.e.s, en particulier des Valaisans et des Fribourgeois que nous retrouvions dans le train. Les contacts humains sont extraordinaires, tant en quantité qu’en qualité. Nous vivons de véritables moments de partage entre les hospitalier.ère.s mais aussi avec les pèlerins. Les gens se livrent sur des expériences de vie de façon parfois assez intime, chose qu’ils ne feraient probablement pas dans le civil ».


Aller à l’essentiel

Au fil de notre discussion, l’hospitalier de 72 ans décrit son expérience à Lourdes comme étant la « découverte d’un autre monde ». Un monde dans lequel la personne malade ou porteuse de handicap a une place prépondérante. Un monde dans lequel prendre du temps pour l’autre n’est pas une perte mais un gain. « Les personnes que vous aidez ne vous oublient pas, ça se voit dans leur visage rayonnant. Et ça, c’est la preuve que nous avons apporté un petit plus qui fait que leur séjour se passe bien ». Michel se souvient d’un échange émouvant avec une maman qui, en lui partageant les différentes épreuves de sa vie, lui avait confié que Lourdes était le seul endroit où elle pouvait reprendre des forces. 
Michel Choffat termine notre rencontre nous confirme qu’il est quasiment impossible de retransmettre ce qui se passe à la cité mariale tellement les moments sont forts et intimes. « Le plus important à souligner, c’est que Lourdes ne peut pas se raconter mais doit se vivre »

Coralie Staecheli 
Rédactrice responsable 

rencontre

autre article en complet de solstices n°1

Dès l’entrée de sa maison à St Brais, un magnet aimanté sur le radiateur à côté du chausse-pied fait un clin d’œil au visiteur. Il affiche un coquillage et annonce discrètement le désir de Michel de repartir. D'ailleurs depuis son premier voyage en 1998, il en rêve quasi chaque jour. Son premier départ emprunte le camino le plus classique, au départ de St Jean de pied-de-port. Le deuxième, plus ambitieux, part du seuil de sa maison. Un troisième commence à Arles, un 4ème à Séville et le dernier, l’an passé, débute à Lisbonne.

 

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Michel Lachat, pèlerin Michel Lachat · Pèlerin de Lourdes

reportage

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« Ce n’est pas le pèlerin qui vit le désert, c’est le désert qui l’habite »
Anna, jeune étudiante de 22 ans en littérature française et italienne à l’Université de Lausanne, a entrepris, avec une vingtaine d’autres personnes, un pèlerinage de dix jours dans le désert du Sinaï en avril dernier. Pour nous, la benjamine du groupe revient sur son expérience unique au cœur du désert.
 

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Anna · pèlerine au Sinaï Anna · pèlerine au Sinaï

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