Jura Pastoral

reportage

Anna · pèlerine au Sinaï

Anna · pèlerine au Sinaï Anna · pèlerine au Sinaï

« Ce n’est pas le pèlerin qui vit le désert, c’est le désert qui l’habite ».

Anna, jeune étudiante de 22 ans en littérature française et italienne à l’Université de Lausanne, a entrepris, avec une vingtaine d’autres personnes, un pèlerinage de dix jours dans le désert du Sinaï en avril dernier. Pour nous, la benjamine du groupe revient sur son expérience unique au cœur du désert.

D’où t’es venue l’envie de partir en pèlerinage dans le désert du Sinaï ?
Une théologienne, rencontrée lors d’une formation pour catéchistes, m’a parlé de ce voyage. Je me suis renseignée et j’ai décidé de partir. J’avais envie de voir ces lieux bibliques et les vivres, non pas en tant que touriste, mais comme chrétienne.
 
Qu’est-ce que ce pèlerinage représente pour toi ?
Depuis le début, et jusqu’à la fin de cette aventure, j’étais dans un état d’inconscience. Je ne me rendais pas compte de la portée d’une telle expérience, c'était simplement un appel auquel je devais répondre. Il y avait en moi la certitude que ce voyage allait marquer la fin du « peut-être » et le début d’un grand « oui ». 
 
Pourquoi cette démarche était importante pour toi ?
Il y a quelques mois, je n’aurais absolument pas envisagé un voyage de cette ampleur dans le désert. Mon abbé parle toujours de la foi chrétienne comme étant d’abord une rencontre avec Dieu, celui qui a libéré son peuple prisonnier. Sans cette rencontre il n’y a pas de foi adulte, ni de vie fraternelle. Ce voyage était pour moi le lieu de ces trois piliers : un lieu de rencontre et de confrontation avec son propre « Égypte » et son propre « désert » ; un lieu où nous pouvons interroger une foi enfantine, grandir avec et grâce à elle. Finalement, un lieu où les témoignages de chacun deviennent le « pain quotidien » de tous.
 
Tu étais la benjamine du groupe, comment as-tu réussi à trouver ta place ?
C’était très facile. Je n’ai pas dû trouver ma place car ce sont les autres qui me l’ont offerte dès le premier instant. J’ai trouvé des « parents et des grands parents du désert » qui m’ont accueilli dans leur intimité. Ils m’ont fait part de leurs expériences de vie, toujours dans le respect de mon jeune âge et dans l’écoute attentif de mon chemin, de mes convictions mais aussi de mes doutes. Je me sentais protégée au point d’en oublier d’avoir dormi dix jours sans un abri, à la belle étoile, dans l’immensité du désert. Ce n’est qu’au dixième jours, dans l’avion, qu’en parlant avec une amie je m’en suis aperçue. J’avais l’impression de faire partie d’une grande famille. À toutes ces personnes, je dis merci.
 
Cela fait quelque temps maintenant que nous sommes rentré.e.s, comment te sens-tu ?
Au tout début, j’étais euphorique, je n’avais qu’une envie : raconter cette expérience à quiconque m’en demandait le témoignage. Ensuite, une forme de nostalgie s’est instaurée en moi : nostalgie pour ces temps de silence, pour ces paysages immenses, pour les couleurs, les parfums, les personnes, le chaud et même le froid ! Pourtant, je me dis, que si ces moments existent, c’est parce qu’au Sinaï j’ai vécu quelque chose d’extraordinaire. J’ai vraiment fait une rencontre et cette flamme qui s’est allumée en moi depuis quelque temps brûle davantage. J’arrive alors à la conclusion que ce sentiment n’est pas une nostalgie, c’est un feu, une nécessité, un appel qui réchauffe et qui veut réchauffer les autres. Jérémie 20,9 l’exprime bien : " Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m'efforce de le contenir, et je ne le puis". Voilà comme je me sens.
Arrivée en haut du Mont Sainte-Catherine Arrivée en haut du Mont Sainte-Catherine
Que retiens-tu de cette expérience ?
Je retiens le silence, l’écoute, le partage. Le soleil brûlant sur le sable doux et la nuit glaciale près d’un feu timide. Je retiens les noms de l’étoile et de la lune en arabe, les « Yalla » des bédouins, les regards, les larmes et les câlins. Je retiens les sentiments du désert, du mont Sinaï et de la mer. Je retiens le pain et le feu, la perdition et l’angoisse, les marches de la pénitence, la montée et le lever du soleil, l’abîme de coraux, les chants du troupeau… et le ciel étoilé.
 
 
Quel est ton plus beau souvenir de ce pèlerinage ?
Les marches de la pénitence pour atteindre le sommet du Mont Moïse et le sentiment inexprimable de voir le lever du soleil depuis là-haut.
 
Si tu devais choisir une phrase pour décrire ton expérience ?
Un premier « oui » à Lui qui, dans un immense « oui », m’a créée et dirige mes pas.
 
Coralie Staecheli
Rédactrice responsable

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Michel Choffat, Hospitalier à Lourdes Michel Choffat · Hospitalier à Lourdes

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Michel Lachat, pèlerin Michel Lachat · Pèlerin de Lourdes

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