Michel Lachat · Pèlerin de Lourdes
Dès l’entrée de sa maison à St Brais, un aimant sur le radiateur à côté du chausse-pied fait un clin d’œil au visiteur. Il affiche un coquillage et annonce discrètement le désir de Michel de repartir. D'ailleurs depuis son premier voyage en 1998, il en rêve quasi chaque jour. Son premier départ emprunte le camino le plus classique, au départ de St Jean de pied-de-port. Le deuxième, plus ambitieux, part du seuil de sa maison. Un troisième commence à Arles, un quatrième à Séville et le dernier, l’an passé, débute à Lisbonne.
L’appel du premier rendez-vous résonne comme un besoin de faire le point, d’être au calme et de s’interroger sur le sens de la vie. Michel fait sienne une maxime de Saint Augustin : « Se vider de tout ce dont on est plein, se remplir de tout ce dont on est vide ». La marche et les chemins font le travail en débarrassant le pèlerin de l’inutile. Quelques jours lui suffisent à « tirer le rideau » et aller à l’essentiel. Le temps s’offre, propice aux rencontres, à l’imprévisible. Aucune contrainte sinon celle des orages et de rares problèmes techniques, comme cette roue de chariot qui, à force de s’enliser dans la boue des sentiers, finit par se casser. La mésaventure aurait pu coûter plusieurs jours, mais les pèlerinages, mystérieusement s’allient à la Providence. La grâce agit. Un tracteur passe presqu’au même instant. Son conducteur remarque le problème, s’arrête, propose son aide et offre en plus de la soudure, le pain pour la route, tout en refusant l’offense d’un salaire !
Les chemins balisés sur ces routes bien tracées regorgent d’inattendus. Une petite chapelle abandonnée s’anime au moment où il passe. Contre toute attente, des chevaliers de l’Ordre de Malte vivent une célébration. Ils repèrent le pèlerin, l’invitent, lui lavent les pieds comme le Christ au soir de la Cène et l’invitent à vivre avec eux une procession sous les étoiles, suivie d’un repas où ils le considèrent comme l’hôte d’honneur. Magie du chemin. La marche en solitaire nourrie par le silence et la beauté des paysages s’enrichit de rencontres, de partages, d’amitiés. A l’image de ce groupe de jeunes de la paroisse de St Ambroise de Paris, marchant accompagné d’un autre Michel au faciès de prisonnier mais qui s’avère être le prêtre. Le groupe l’aide spontanément à faire passer son chariot au-dessus des nombreuses barrières, l’invite à se joindre aux messes célébrées en route puis, à les visiter à Paris au moment opportun.
Le pèlerinage permet à Michel de renouer avec un regard positif sur la société. Même s’il avoue avoir subi quelques engueulades inappropriées, la grande majorité des personnes rencontrées ont un cœur d’or. Généreuses, hospitalières, prêtes à accueillir pour le gite et le couvert sans rien attendre en retour, par pure gratuité. A l’image de cette voiture, à prime abord, inquiétante qui s’arrête alors qu’il marche seul au milieu d’une forêt. Le chauffeur, un peu rustre, l’interpelle : qu'est-ce que tu fais là, tu as au moins mangé ? Quand tu arriveras au village, va au bistrot et dis-leur que je t’envoie et que je passerai payer ! »
Comme l’évangéliste Jean à la fin de son œuvre, il me semble que plusieurs livres ne suffiraient pas à raconter l’ensemble du vécu. Si vous rencontrez Michel, il vous partagera sans doute les multiples et savoureuses anecdotes qu’il porte dans le cœur.
Avant de terminer l’article, encore une pensée pour Danièle, son épouse, qui accueille ces démarches et lui permet de les vivre sereinement
Les chemins balisés sur ces routes bien tracées regorgent d’inattendus. Une petite chapelle abandonnée s’anime au moment où il passe. Contre toute attente, des chevaliers de l’Ordre de Malte vivent une célébration. Ils repèrent le pèlerin, l’invitent, lui lavent les pieds comme le Christ au soir de la Cène et l’invitent à vivre avec eux une procession sous les étoiles, suivie d’un repas où ils le considèrent comme l’hôte d’honneur. Magie du chemin. La marche en solitaire nourrie par le silence et la beauté des paysages s’enrichit de rencontres, de partages, d’amitiés. A l’image de ce groupe de jeunes de la paroisse de St Ambroise de Paris, marchant accompagné d’un autre Michel au faciès de prisonnier mais qui s’avère être le prêtre. Le groupe l’aide spontanément à faire passer son chariot au-dessus des nombreuses barrières, l’invite à se joindre aux messes célébrées en route puis, à les visiter à Paris au moment opportun.
Le pèlerinage permet à Michel de renouer avec un regard positif sur la société. Même s’il avoue avoir subi quelques engueulades inappropriées, la grande majorité des personnes rencontrées ont un cœur d’or. Généreuses, hospitalières, prêtes à accueillir pour le gite et le couvert sans rien attendre en retour, par pure gratuité. A l’image de cette voiture, à prime abord, inquiétante qui s’arrête alors qu’il marche seul au milieu d’une forêt. Le chauffeur, un peu rustre, l’interpelle : qu'est-ce que tu fais là, tu as au moins mangé ? Quand tu arriveras au village, va au bistrot et dis-leur que je t’envoie et que je passerai payer ! »
Comme l’évangéliste Jean à la fin de son œuvre, il me semble que plusieurs livres ne suffiraient pas à raconter l’ensemble du vécu. Si vous rencontrez Michel, il vous partagera sans doute les multiples et savoureuses anecdotes qu’il porte dans le cœur.
Avant de terminer l’article, encore une pensée pour Danièle, son épouse, qui accueille ces démarches et lui permet de les vivre sereinement
Didier Berret
Diacre